DESSINS SANS STATUT (2006)
Proposition d'Interlock du 25 février au 7 avril 2006 à la galerie Brot & Spiele 2, Gartenstr. 10115 Berlin
Artistes invités : Dorota Buczkowska, Emmanuelle Etienne, Alain Lapierre, Patrick Sauze
Commissariat : Anna Olszewska
Le projet d’exposition « Dessins sans statut » réunit les travaux de quatre artistes qui pratiquent le dessin non dans le but de produire une oeuvre d’art achevée, prête à rejoindre une série des pièces de collection, mais comme un moyen pour comprendre, imaginer et représenter le monde. Sous la forme d’une esquisse qui précède la réalisation d’un projet, sous les traits précis d’un objet inventé, ou encore associé à d’autres techniques dans une forme hybride, le dessin constitue l’expression, que les artistes réunis dans cette exposition, pratiquent comme méthode d’invention de nouvelles relations entre les concepts et les choses.
Dans le choix de ces différentes approches, le dessin concentre l’attention sur le sujet présenté d’une façon étrange, parfois intentionnellement gauche ou contraignante. En révélant un mode singulier d’appréhension de la réalité, il questionne sa propre nature.
L’exposition « Dessins sans statut » vise la reconnaissance de l’usage du dessin au cours de ces quatre démarches spécifiques, qui, élaborées à partir de références multiples, interrogent le système de représentations encyclopédiques, technologiques et architecturales, encrées dans la conscience collective.
Presentation des artistes. >>
Le dessin qui déstabilise la perception trouve également sa place dans les travaux réalisés par l’artiste in situ, avec les adhésifs transparents piqués et collés sur des vitres. « Certaines bandes font apparaître des éléments du paysage à peine perceptibles ou invisibles, d’autres demandent au visiteur de se déplacer physquement afin de reconstituer le dessin global*. »
* Emmanuelle Etienne, exposition : “ D’un espace à l’autre”. 2004.
« Travelling » présente un défilement d’images au ralenti, organisé à la manière d’une mémoire ravivée par les flash back. Les traits blancs, noirs, parfois flous ou répétés, alternent avec de brèves séquences d’apparitions de photos noires et blanches, qui métamorphosent les fonds monochromes. Le paysage désertique se transforme lentement en un espace aérien, ou en une banquise des glaces. Dans cette animation, l’artiste propose un travail d’introspection, qui dans un rythme propre, visualise la part de l’inconscient dans ce que l’identité choisit et donne à voir du contenu de sa construction.
Ses dessins s’apparentent aux représentations encyclopédiques, qui conjuguent le dessin objectif (tel que le dessin anatomique) et le dessin artistique (non objectif). L’artiste met en évidence une systématisation rationalisée de l’objet et questionne sa capacité formelle à générer du doute. Dans la série « Vanités », la multiplication des représentations déstructurées d’un crâne d’étude renvoie à l’acharnement contre l’humanité, contre l’image de soi. Présenté comme un objet inerte, dépourvu d’expression, le crâne apparaît comme une boîte à réponses définitives. Cette vision extrêmement matérialiste réactualise la portée symbolique de cet objet, traditionnellement inscrit dans la conscience collective comme synonyme de mort et met en évidence sa réalité concrète de crâne, sa fonction de récipient, de limitation physique de la pensée.
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