Collection #1 (2011)
Passion de l’Art en Finistère
Sélection d’œuvres issues de la collection de Philippe Dejacques
Du 15 avril au 22 mai 2011
La présentation d’une collection privée dans une institution publique met en évidence non seulement la pratique de collectionner comme une partie constituante du système de l’art, mais vise également, au delà d’un transfert affectif sur les objets ou d’une plue value de reconnaissance sociale, à rendre visible sa valeur didactique. Cette dernière, basée essentiellement sur l’apprentissage du regard, est perceptible à travers l’évolution de toute collection élaborée à partir de rencontre avec les œuvres et d’un engagement personnel, de recherches animées par une passion.
Bien que située dans des temporalités différentes, l’histoire des relations mouvementées entre les collections privées et le domaine public connaît souvent un destin commun. L’inaliénabilité des œuvres d’art exposées dans le contexte muséal, est toujours précédée par un choix particulier, dans la majorité de cas celui, d’un collectionneur. Ainsi, rendre publique une démarche réservée généralement au cercle privé, constitue un geste fort de partage de l’expérience de l’art et permet d’apercevoir le devenir des œuvres, souvent conçues à l’occasion d’expositions dans les lieux de production que sont les centres d’art.
La collection #1 initie un cycle d’expositions qui font découvrir différents regards de collectionneurs privés installés dans le Finistère sur la création contemporaine. Leurs collections participent autant à construire leur cadre de vie qu’à soutenir les artistes d’aujourd’hui. Présentées à différents intervalles dans le Project Room au Quartier, elles résultent d’un engagement passionné, qui confirme que la pratique de collectionner est plus une question de choix que de prix.
L’exposition d’œuvres issues de la collection de Philippe Dejacques aurait pu s’articuler sous des formes différentes sans épuiser leurs enjeux tant les orientations prises depuis une vingtaine d'années par ses acquisitions sont multiples. Toutefois, loin d’être exhaustive, la sélection proposée ici révèle une certaine irrévérence des attitudes, des formes et des matières qui pourraient se traduire comme une espièglerie raffinée face à la bienséance d’une conformité sociale. Elle réunit des œuvres d’artistes d’origines diverses présents dans de nombreuses institutions prestigieuses et les travaux des jeunes artistes, encore peu connus par le grand public.
Anna Olszewska, 2011
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