CALI-stories (2011)
Proposé par Anna Olszewska
Mercredi 23 mars 2011
Paul McCarthy, Black and White Tapes, 1970-75, 32’50’’
Paul McCarthy avec Mike Kelley, Family Tyranny (Modeling and Molding), 1987, 8’08’’ ; Cultural Soup, 1987, 6’55’’
Marnie Weber, A Western Song, 2007,24’22’’, courtesy Galerie Praz-Delavallade, Paris
Jim Shaw, The Hole, 2007, 11’5’’, courtesy Galerie Praz-Delavallade, Paris
Catherine Sullivan, Les Chittendens, 2005, Poverty Island, 11’33’’, courtesy Galerie Catherine Bastide, Bruxelles
Déroutantes, volontairement choquantes et autodérisoires, les pratiques artistiques de la scène californienne des années 70 assimilent sur le même plan les références de la culture populaire, du cinéma, de la bande dessinée, du punk et de l’histoire de l’art. Le détournement et la parodie caractérisent un grand nombre de ces œuvres performatives qui mettent en cause l’autorité de l’artiste et redéfinissent les territoires de l’art.
Avec les vidéos de Mike Kelly, Paul McCarthy, Jim Shaw, Catherine Sullivan, Marnie Weber.
Paul McCarthy >>
Né à Salt Lake City, Utah en 1945. Vit et travaille à Los Angeles.
Black and White Tapes, 1970-75, 32’50’’
avec Mike Kelley : Family Tyranny (Modeling and Molding), 1987, 8’08’’ ; Cultural Soup, 1987, 6’55’’
D’abord peintre, McCarthy débute sa pratique vers 1967 par des peintures inspirées des courses automobiles, (la série des Dragster Cars Paintings), entassements de moteurs, réservoirs, pilotes de plus de 2 mètres de haut. Ensuite il réalise la série des Black Paintings, peintes à plat sur le sol avec les mains. Entassées et fixées les unes aux autres, elles sont détruites ensuite par l’artiste à la hache ou brûlées avec de l'essence. En 1974, McCarthy poursuit sa carrière artistique avec des performances fondées sur la pesanteur. Ses œuvres sont plus agressives et sexuellement explicites. De nombreuses d’entre elles mêlent différents liquides symbolisant les excréments, la sueur et le sang. McCarthy porte son intérêt sur les éléments du quotidien et le chaos qu’ils provoquent. Ses premières œuvres montrent l’influence d’Allan Kaprow, l’inventeur du « happening», et des actionnistes viennois qui cherchaient à dépasser les limites de la peinture en recourant à leur corps comme un outil. Son travail a été décrit souvent comme une brutale auto-agression. L'intensité de ces performances, qui explorent des rites de passage dionysiaques et shamaniques en lien avec le corps et la sexualité est liée à une théâtralité, souvent rebutante de ses performances qui révèlent des sujets tabous : le dysfonctionnement des rapports familiaux et le trauma de l'enfance.Vers la fin des années 80, McCarthy réalise des œuvres qui associent de la vidéo, de la performance et de l’installation. Souvent très élaborées, elles mettaient en scène des mythes et des icônes culturels, tels qu’Heidi et Pinocchio, dans le cadre des psychodrames familiaux, entre les séries de genre de Hollywood et des médias. Depuis 1982, il enseigne l’art de la performance, l’installation et la vidéo à l’université de Californie de Los Angeles.
La vidéo Black and White Tapes est une compilation de 13 enregistrements de performances des années 70 dans lesquelles apparaissent les sujets développés par McCarthy dans ses travaux ultérieurs. Dans plusieurs de ces performances, l’artiste utilise son corps comme un outil d’un processus de création ; dans certaines, il devient un pinceau humain, dans d’autres, son corps nu est filmé d’une manière fragmentaire comme un objet dans sa relation avec mouvement, ombre et lumière.
Les écarts de compréhension induits par la communication à distance d’un projet, les difficultés rencontrées au cours du transfert de données qu’implique le caractère transitif d’une oeuvre en devenir, ainsi que le temps qui lui a été consacré modifient les relations habituelles de production et de présentation d’un travail artistique. Le caractère « inachevé » du projet l’inscrit dans la marge du système d’échanges marchand, au-delà d’une spéculation sur l’investissement et le bénéfice, ouvrant à l’exposition proposée pour l’espace d’Aperto un nombre illimité de potentialités et une contribution continue à des formes multiples de sa présentation évolutive.
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Mike Kelley >>
Né à Salt Lake City, Utah en 1945. Décédé en 2012.
avec Paul McCarthy : Family Tyranny (Modeling and Molding), 1987, 8’08’’ ; Cultural Soup, 1987, 6’55’’
Dans les vidéos Family Tyranny and Cultural Soup réalisées dans le studio de la télévision locale, Paul McCarthy explore une situation compliquée de l’abus d’enfant. Il y joue le rôle de père et invite Mike Kelley à jouer celui de fils. Cette improvisation trouve ses sources d’inspiration dans l’analyse des rapports sociaux de faits divers, rendus explicitement symboliques par le choix des costumes, d’objets utilisés (masques d’Halloween, ustensiles de cuisine, poupées en plastique) et les attitudes tragicomiques des protagonistes.
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Marnie Weber >>
Née en 1959 à Bridgeport, Connecticut, vit et travaille à Los Angeles.
A Western Song, 2007,24’22’’, courtesy Galerie Praz-Delavallade, Paris
(extrait du texte publié suite à l'exposition rétrospective Marnie Weber, Forever Free, the Cinema Show au Magasin, Grenoble, de février à avril 2010.)
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Jim Shaw >>
Né en 1952 à Midland (Michigan), vit et travaille à Los Angeles.
The Hole, 2007, 11’5’’, courtesy Galerie Praz-Delavallade, Paris
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Catherine Sullivan >>
Née en 1968 à Los Angeles. Vit et travaille à Chicago.
Les Chittendens, 2005, Poverty Island, 11’33’’, courtesy Galerie Catherine Bastide, Bruxelles
texte de : Sebastian Egenhofer dans Théâtre et violence - Les configurations du sujet dans le travail de Catherine Sullivan)
Les Chittendens (2005) est une série de vidéos, présentée sur six écrans. En utilisant les partitions du compositeur Sean Griffin, Sullivan attribué différentes "attitudes" à 16 acteurs habillés en costumes typiques 19e et 20e siècles. Les attitudes sont interprétées par les acteurs en fonction de règles strictes. En modifiant la cadence dans différents modèles et combinaisons aléatoires, les acteurs peuvent varier l'intensité de leurs performances, condenser ou développer la forme physique de leur attitude, écourter ou prolonger leur jeu. Le titre de la pièce vient du nom d'une agence d'assurances, Chittenden Groupe, dont le symbole est un phare. Sullivan a choisi ce dernier comme une métaphore de l'autonomie et de la maîtrise de soi. Les Chittendens (filmé en 16mm et transféré sur vidéo) a été tourné principalement dans un immeuble de bureaux de Chicago et dans un petit phare abandonné sur Poverty Island, près de la rive du lac Michigan au Wisconsin.
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